Le 5e arrondissement
4 octobre 2025
Une douzaine d'étudiants et trois animatrices se sont retrouvés sous une pluie battante au rendez-vous proche des Arènes de Lutèce. Mais la grille d'accès était fermée en raison du vent qui soufflait fort. L'exposé a donc eu lieu devant les arbres centenaires du jardin, chacun à l'abri sous son parapluie.
Un point sur la création, l’extension puis l’organisation de la ville gallo-romaine des trois premiers siècles après JC. Ici, le lieu des divertissements violents (les combats), ou culturels (théâtre), auxquels assiste une population très nombreuse (17 000 places).
Le cercle noir indique l'emplacement des Arènes. La photo sous le soleil correspond à ce que vous pouvez voir si vous y allez un jour de beau temps.
Après la traversée de la rue Monge, montée par un bel escalier végétalisé vers la rue Rollin, où Descartes avait son pied à terre. Histoire de ce grand savant mathématicien, physicien, médecin et philosophe, connu pour son Discours de la Méthode et cette phrase célèbre, « cogito ergo sum ».(Je pense donc je suis)
Après avoir rendu hommage à Hemingway, rue du Cardinal Lemoine, où il écrivit son livre « Paris est une fête », nous débouchons place de la Contrescarpe, déserte en ce matin pluvieux, mais bondée le soir. Un peu d’histoire rappelle l’importance des cafés étudiants et leur vie nocturne tapageuse.
Rue Descartes, une plaque rappelle la porte Bobet qui permettait de traverser l’enceinte de Philippe Auguste, destinée à protéger Paris en l’absence du roi parti faire la croisade. L’ennemi redouté, ce sont….les Anglais! Un pan de muraille a été conservé entre les immeubles. Il donne une idée de ce qu’était cette formidable ceinture. Nous sommes rue Clovis: Rome va succomber aux assauts successifs des Barbares, ces gens dont le langage est incompréhensible et les mœurs brutales. Parmi eux, les Francs au 4e siècle: leur roi, Clovis, assied son pouvoir par la guerre et en se convertissant au christianisme, le royaume franc devient chrétien. Une femme a beaucoup contribué à cette conversion: Geneviève.
L'arbre de vie se trouve à l'angle rue Clovis/rue Mouffetard, réalisé en l'an 2000, par Pierre Alechinsky, s'inspirant de la calligraphie japonaise. Il est illustré d'un poème d'Yves Bonnefoi, sur la nécessité de préserver la nature dans les villes.
Montagne Sainte Geneviève : qui est cette femme étonnante dont la vie a laissé des traces profondes dans l’imaginaire parisien? Née dans une famille gallo-romaine attachée au service de Rome, elle est douée d’une grande intelligence, parle plusieurs langues, manifeste très tôt une forte personnalité. Devenue religieuse par choix, elle est appelée à éviter la prise de Paris par Attila, puis par les Francs. Considérée comme une sainte par le peuple dont elle prend soin, elle est vénérée après sa mort. Saint Etienne du Mont est l’église qui contient ce qui reste de ses reliques, dispersées par les révolutionnaires au 18e siècle. Cet acte destructeur n’empêche pas la dévotion populaire de continuer, et Geneviève est toujours la patronne chrétienne de Paris ! L’église, construite aux 16 et 17e siècles, garde la châsse de Geneviève. Elle abrite aussi un ornement architectural remarquable, son jubé de marbre, unique en France.
La bibliothèque Sainte Geneviève nous met au cœur du Quartier Latin: Rome a disparu, le latin est resté : l’Eglise en a pris le relais, au travers de ses bibliothèques, de ses parchemins, de ses manuscrits puis de ses livres, tous ou presque rédigés en latin, la langue du savoir, de la connaissance, de la recherche, de l’échange intellectuel. Au cours des siècles, malgré les changements de dynastie, la volonté d’enseigner et de transmettre conduit à la création de dizaines de collèges, d’universités, que fréquentent des étudiants venant de partout en Europe. La Sorbonne en est le pôle le plus important. Juste en face se trouve le Panthéon avec sa dédicace « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante », qui se prépare à accueillir le 9 octobre prochain la dépouille de Robert Badinter, auteur du changement constitutionnel qui abolit la peine de mort en France en 1981.
Sous le Panthéon et la rue Soufflot, le forum gallo-romain rappelle la naissance de la ville, même si nous n’en voyons pas les traces. Nous passons devant La Sorbonne, premier collège de France qui se soucie d’abriter et de nourrir les jeunes étudiants désargentés,une vingtaine au début du 13e siècle. Elle devient une très grande université jusqu’à aujourd’hui.
Et nous arrivons aux Thermes situés à côté du nMusée du Moyen-Age. Les bains publics que les Romains aiment construire et fréquenter, sont construits avec ingéniosité et savoir technique. Ils rappellent que Lutèce a été une très grande cité, densément peuplée et animée, dont la langue a permis la naissance d’une large culture, caractéristique du Quartier Latin
Notre épopée se termine dans le ravissant jardin qui le jouxte, baigné de soleil : ici, poussent les plantes aromatiques et médicinales tellement importantes au Moyen-Age: chacun de nous essaie de retrouver leurs noms, d’en décrire les vertus, de les respirer et même de…les goûter!
C'est la fin de notre promenade. Quelques-uns vont partager un repas en commun avec Catherine et Martine qui nous a rejoints en cours de route.
Merci à Marie-Françoise pour les photos